samedi 29 janvier 2011

Celle qui grandissait à l'envers

   Je puis enfin vous présenter ma première fullcusto, Dada. Dada, comme l'art dada, Dada comme "à dada sur mon bidet", Dada qui veut tout et rien dire, Dada qui est tout et qui n'est rien, Dada qui est vous, Dada qui est moi. Dada.

Il s'agit d'une Papin fullcustom, anciennement nommée Zéphyr, mais ne parvenant plus à photographier cette dernière, je l'ai totalement refaite. Le makeup est de moi, il n'est pas parfait, mais je l'aime tel quel. La wig est de chez Leeke, les acryliques viennent de Safrindoll et le corps est un obitsu SBH L. J'espère que vous l'apprécierez autant que je l'aime.

Pour ces photos, je me suis inspirée de très loin de l'univers de l'un de mes dessinateurs favoris : Vania Zouravliov.
 A regarder avec ceci.


       Quatre pattes de mouches parallèles : une chaise. Une longue et fine ligne : l'horizon. Un point bleu : un œil. Des fils de soie fine emmêlés : des cheveux.
Mais alors, des cheveux, des yeux... Et ce n'est pas l'horizon, c'est une bouche, un rictus grimaçant. Un visage. Son visage.
       Je l'avais toujours connue comme ça. Assise, le regard perdu, contemplant inlassablement des merveilles qu'elle était la seule à voir. Seule. Elle l'avait toujours été. Elle n'était pas les comme les autres, Dada. Dada, autrefois elle me parlait toujours de l'Italie, des accordéons, des pantalons de femmes, de la patrie, du passé, de coucher avec Voltaire, des moustaches. Aujourd'hui, Dada ne dit plus rien. Dada, est malade. Dada, elle est née vieille, dans sa tête je veux dire. Dada est née, elle savait tout. Et plus le temps passait, plus son corps vieillissait, et plus son intelligence et son savoir se rapprochaient de ceux d'un enfant. Alors Dada a décidé d'arrêter de grandir, de ne pas vieillir, d'arrêter le temps, de ne pas mourir.
      Dada fait peur à ma maman, Dada est méprisée par les enfants, Dada est rejetée du monde adulte, Dada n'est rien. Dada est maudite.
      A trop savoir, Dada vieillit vite.